Marc semble avoir écrit le deuxième évangile pour un public païen, et en particulier il avait peut-être en vue les Romains. Plusieurs facteurs conduisent à cette conclusion.
- Le deuxième évangile contient le moins de citations et d'allusions (63) à l'Ancien Testament de tous les évangiles. Un lecteur païen n’aurait pas été intéressé ou familier avec son contenu.
- Marc interprète les mots araméens trouvés dans l'Évangile. Par exemple le cri de Jésus depuis la croix : « Eloi, Eloi, lama sabachthani ? se traduit par « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (cf. 15:34).
- Mark explique les lieux géographiques en lien avec ses histoires. L'emplacement du Mont des Oliviers « en face du temple » est précisé en 13 : 3.
- Il n’y a aucune référence dans Marc à la loi juive. Il y avait tellement d’éléments importants pour le peuple juif liés à la loi, mais Marc ne les mentionne jamais.
- Mark explique les coutumes juives. « Les Juifs ne mangent pas sans se laver soigneusement les mains » (cf. 7, 3). Une telle coutume aurait été connue et pratiquée par les Juifs (cf. 14 :12 et 15 :42).
- Marc présente Jésus comme un puissant ouvrier, un homme qui conquiert par l'action. Les Romains se préoccupaient de la production d’une personne et non de ses paroles. Le service efficace de Jésus était d’une plus grande importance que sa lignée ou ses revendications.
Bien qu’il n’y ait aucune référence directe à une ville dans l’Évangile, la tradition dit que Marc a écrit ce livre depuis Rome. Plusieurs éléments de preuve étayent cette affirmation.
- Marc utilise un certain nombre de mots latins, même s'il existe des équivalents grecs : cf. deux lepta (12:42), « modius » pour boisseau (4:21), « spéculateur » pour bourreau (6:27), « recensement » pour tribut (12:14), le « Prétoire » pour le palais (15 :16), et « centurion » pour centurion (15:39, 44, 45).
- Les divisions romaines du temps sont utilisées dans cet évangile, quatre « veilles » dans la nuit, alors que dans le calcul juif, il n'y en avait que trois.
- Marc faisait référence à Alexandre et Rufus (15 :21), fils de Simon de Cyrène, celui qui portait la croix de Jésus. C'étaient des connaissances personnelles de l'auteur et de ses lecteurs. Paul faisait référence à un « Rufus » et l'appelait « un homme de choix dans le Seigneur » (cf. Rm. 16, 13). Que ces deux hommes nommés Rufus soient le même individu peut avoir une certaine justification.