Malgré le regain d’intérêt pour les rituels et les traditions chez les millénaires évangéliques, le carême n’est pas nouveau et n’appartient à aucune confession particulière. Les archives historiques révèlent que l’église a observé une période de jeûne et de préparation avant le dimanche de la résurrection depuis l’époque des apôtres, bien que cela n’ait été officialisé en tant que pratique universelle qu’au premier concile de Nicée en 325 après JC.[1]
Au fil du temps, certains ont transformé le Carême en une obligation plutôt qu’une invitation, et d’autres ont répondu en rejetant violemment les rituels qui faisaient allusion au salut basé sur les œuvres, nous laissant des centaines d’années plus tard à la recherche d’un semblant de rythme qui nous enracinera dans notre marche chrétienne.
Entre les mains de notre Père céleste, le Carême devient une invitation à découvrir l’amour de Jésus
Trop d’entre nous ont l’impression que Pâques nous surprend en quelque sorte, et nous ne sommes pas préparés spirituellement et émotionnellement à célébrer la plus glorieuse de toutes les célébrations : la mort et la résurrection de Jésus en tant que Roi victorieux.
Est-il alors possible que nous puissions récupérer cette saison de carême pour concentrer nos cœurs sur Jésus en préparation du dimanche de Pâques ? Pouvons-nous laisser derrière nous les pièges du rituel qui pèsent sur nos âmes et réimaginer à quoi pourrait ressembler le Carême pour les chrétiens du XXIe siècle qui aiment sincèrement Jésus et veulent le chercher de tout leur cœur ?
Je crois que nous pouvons.
Le Carême lui-même ne vous rapprochera pas de Dieu. Mais entre les mains de notre Père céleste, le Carême devient une invitation à découvrir l’amour de Jésus, d’une manière bien plus grande que nous ne l’avions jamais imaginé.
[1] En tant que millénaire moi-même, je peux témoigner de ma propre attirance pour les anciennes traditions de l’église qui sont souvent absentes des services religieux évangéliques contemporains, ainsi que du sentiment troublant qu’un tel désir trahit d’une manière ou d’une autre le sacrifice des frères et sœurs de l’ère de la Réforme qui sont partis avant moi. La conversation autour d’une bonne appropriation des pratiques du Carême est plus profonde et plus riche que ne le ferait cette brève introduction. Alors permettez-moi de vous référer à l’excellent livre The Good of Giving Up: Discovering the Freedom of Lent (Chicago: Moody, 2017) d’Aaron Damiani pour une exploration accessible de l’histoire du Carême et un cas évangélique pour sa pratique dans nos communautés ecclésiales aujourd’hui. Voir « A (Mercifully Short) History of Lent », 35–36.