Pour composer son œuvre, le Chroniqueur a utilisé un certain nombre de sources, dont certaines ont été identifiées pour le lecteur. Il est probable qu'il ait utilisé les livres canoniques de Samuel et des Rois (1Ch 9 :1 ; 2Ch 16 :11 ; 20 :34 ; 25 :26 ; 27 :7 ; 28 :26 ; 32 :32 ; 35 :27 ; 36 : 8). Il a également utilisé d'autres sources canoniques comme la Genèse dans les généalogies des chaps. 1 et 2 de 1 Chroniques et Psaumes dans 1Ch 16. Il a utilisé un certain nombre d'autres sources identifiées comme « chroniques » (1Ch 27 :24, 29), « prophétie » (2Ch 9 :29), « vision » (2Ch 9 : 29 ; 32 :32), et « les archives » (2Ch 12:15 ; 33 :19). Le Chroniqueur n’a pas simplement « copié-collé » son œuvre à partir de ces sources, mais a sélectionné, élaboré et créé à partir de ces sources son propre produit littéraire savamment composé. Les Première et Deuxième Chroniques ne sont pas de simples suppléments aux histoires de Samuel et des Rois. Le Chroniqueur avait un message unique et offrait à ses lecteurs une perspective indispensable sur l’histoire de son peuple. Tout en supposant que ses lecteurs connaissaient les histoires de Samuel et des Rois, il a ajouté un point de vue destiné à enrichir leur compréhension et leur appréciation de cette histoire.
Une question liée à l'utilisation des sources par le Chroniqueur est celle de l'exactitude et de la fiabilité historiques. Un domaine dans lequel le Chroniqueur a été remis en question concerne ses citations numériques. Il a été accusé de gonfler les nombres (voir 1Ch 18:4 par rapport à 2Sm 8:4 ; 1Ch 19:18 par rapport à 2Sm 10:18) et de dégonfler les nombres (voir 2Ch 8:10 par rapport à 1Rg 9:23 ; 2Ch). 9h25 contre 1Kg 4h26) et autres anomalies. Cependant, un examen attentif de ces divergences montre que le problème apparent peut être expliqué par des erreurs de scribe, ou que la divergence supposée est une question de méthodes alternatives de comptage (pour une explication de ces détails, voir les commentaires sur les versets concernés). Le Chroniqueur s’est révélé très fiable en tant qu’historien, même dans des détails quelque peu accessoires (voir JB Payne, « The Validity of the Numbers in Chronicles », BibSac 136 [1979]109-28).