Restez tranquille et sortez de votre coquille

Restez tranquille et sortez de votre coquille

Un récent après-midi ensoleillé, je me suis arrêté dans un parc près de l'école de mon fils pour prendre un appel téléphonique. Alors que je m'asseyais au bord du lac Radnor, j'ai remarqué qu'une partie du rivage semblait se détacher lentement près de l'endroit où j'étais assis. C'était une tortue serpentine géante cachée dans la boue, camouflée dans des bâtons et des algues. J'ai dû l'effrayer, car il est parti nager.

J'ai pensé aux projets bruyants que nous faisons pendant que le reste de la création vaque à ses occupations. Je me suis également demandé : tout comme les tortues reculent face à la possibilité d’un danger, de quelle manière faisons-nous de même ?

Nos peurs sont si variées et constantes que nous nous cachons souvent dans la sécurité des limites, évitant les conflits ou les controverses. Nous sommes inquiets des innombrables dangers qui nous menacent, qu’il s’agisse de malheurs sociétaux ou d’insécurités politiques.

Surtout en cette année électorale, nous avons laissé nos fardeaux nous submerger, et en conséquence, le terrain d’entente, même au sein de nos Églises, s’est érodé.

Nous sommes divisés sur nos définitions de la vertu morale. Nous craignons de tomber dans les extrêmes mais, ce faisant, nous passons à côté du discours modéré qui pourrait apporter l’unité de l’Évangile même dans notre diversité. Nous voulons des liens plus solides et un avenir meilleur, mais nous ne savons pas comment les construire.

Nous prouvons que le vers du célèbre poème de T. S. Eliot est vrai Norton brûlé: « le genre humain / Ne supporte pas beaucoup la réalité. » Très souvent, nous nous contentons de nous fondre dans notre environnement, comme la tortue.

Mais l’Écriture nous appelle vers des eaux plus profondes. Éviter les risques et les conflits n’est pas le fondement d’une véritable paix ; la crainte du Seigneur est. Et sa parole nous incite à la poursuivre (Ps. 34 : 11-14). Les chrétiens sont appelés à rechercher la paix et à prier pour les villes dans lesquelles nous vivons (Jér. 29 : 7).

La peur incontrôlée nous maintient en fuite et alimente nos désaccords, mais la puissance et la providence de Dieu sur nous nous permettent de trouver la sécurité sous sa garde. Lorsque nous nous tournons vers lui, il nous délivrera de toutes nos peurs et nous donnera la sagesse nécessaire pour naviguer dans les complexités auxquelles nous sommes confrontés.

Nous avons besoin de sagesse dans les moments difficiles. Mais nous ne pouvons pas le conjurer nous-mêmes. Si nous le recherchons, la sagesse de Dieu abonde pour nous – la même sagesse qui lui permet d'être celui qui « brise l'arc et brise la lance » et « fait cesser les guerres jusqu'aux extrémités de la terre » (Ps. 46 : 9). ). Ces passages soulignent la puissance poétique de Dieu, et le psaume se termine par une parole pour nous : « Tais-toi et sache que je suis Dieu… Je serai élevé sur la terre » (v. 10).

À une époque anxieuse, ce calme pourrait bien être l’un de nos plus grands actes d’adoration.

Avant de regarder ou de lire les informations, calmez-vous. Avant de voter, calmez-vous. Avant de préparer le dîner, calmez-vous. Adorer Dieu de cette manière, c’est souligner sa fidélité passée, présente et future. Cela renforce notre cœur de supporter davantage cette réalité actuelle, non pas en tant qu’éviteurs ou cyniques, mais en tant que messagers d’espoir.

Lorsque nos peurs anxieuses prennent place sous la sainte crainte du Seigneur, nous devenons enseignables (Prov. 1 : 7). La crainte du Seigneur nous appelle à admettre nos erreurs. La crainte du Seigneur nous donne le courage de défendre ce qui est juste, même lorsque cela est impopulaire. Et la crainte du Seigneur nous rappelle que nous ne sommes pas les nôtres mais appartenons au Christ, qu'il est Dieu et que nous ne le sommes pas. Il nous fait sortir de notre cachette et nous engage à être des ministres de la réconciliation (2 Cor. 5 : 18).

À côté des tortues du lac Radnor, j'écoute le chant subtil de la création. Je deviens un étudiant du calme, comme l'écrit Eliot :

au point immobile du monde qui tourne…
Où le passé et le futur se rencontrent.

Et quand je retourne à mon travail d'écriture de chansons, je me retrouve à parler moins et à remarquer davantage, à nager vers des eaux plus profondes et à entendre les histoires des autres, qu'il s'agisse de mes collaborateurs musicaux, de mes enfants, de mes voisins ou même de mes ennemis.

Face à la miséricorde de Dieu et pour rechercher la paix, nous devons d'abord rechercher le calme et nous tourner vers le Réconciliateur qui a fait de nous des réconciliateurs également. Dieu est venu apporter l’espoir et la beauté à ce monde blessé, et nous pouvons y jouer un rôle.

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